Mon intervention en ouverture du 3e jour des Journées Scientifiques de l’Environnement 2019

MON INTERVENTION EN OUVERTURE DU 3E JOUR DES JOURNEES SCIENTIFIQUES DE L'ENVIRONNEMENT 2019

J’ai eu l’honneur et le plaisir d’ouvrir le troisième jour des Journées Scientifiques de l’Environnement (JSE) 2019 organisées conjointement par le Département du Val-de-Marne et l’Université Paris-Est Créteil (UPEC).

Pour cette 30ème édition, les JSE avaient retenu comme thème : « agriculture et alimentation au cœur des crises environnementales et sociétales ».

Des débats riches et passionnants au programme :

Loi agriculture et alimentation, vecteur de la transition écologique ?

Nouvelle PAC : quelle place pour la transition écologique ?

Industrialisation de l’agriculture, quels impacts ?

Retrouvez ci-dessous mon intervention lors de l’ouverture de cette 3ème journée qui s’est tenue le 21 mars 2019 :

« Mesdames et messieurs les enseignants, chercheurs, étudiantes et étudiants,

Mesdames et messieurs les agents départementaux,

J’ai le plaisir d’ouvrir cette troisième journée d’échanges et de réflexion des Journées Scientifiques de l’Environnement organisées conjointement par le département du Val-de-Marne, l’Université de Créteil, de Paris Diderot ainsi que l’Ecole des Ponts.

Le thème retenu cette année est donc « agriculture et alimentation au cœur des crises environnementales et sociétales ».

Ce thème se retrouve au carrefour des délégations que m’a donné le Président et donc des politiques publiques que nous souhaitons porter dans notre département en matière de santé, d’enseignement supérieur, de recherche et d’agriculture.

Comme on a pu s’en rendre compte pour ceux qui ont pu participer mardi et mercredi, dès qu’on aborde la question de l’alimentation, on traite de la santé et particulièrement de la santé environnementale. Les liens ont été largement démontré hier matin par Marie Anderes. Ainsi arrive tout naturellement la question : quel contrôle peut-on avoir sur notre environnement ?

Dans un département urbanisé comme le Val-de-Marne, je vais vous parler d’agriculture.

Certains pourraient s’étonner qu’il y ait une politique agricole dans le val de Marne. Mais avec 1000 hectares de terres cultivées, nous sommes le premier département agricole de la petite couronne. Cela représente 4% de notre territoire et 21% du total des espaces verts, forestiers et agricoles du département.

L’importance de ces espaces naturels que nous voulons protéger est une singularité de notre département et nous donne une responsabilité particulière.

C’est ainsi que nous avons mené depuis 2016 une concertation « les rencontres de l’agriculture » avec l’ensemble des acteurs : associations, collectivités, paysans, citoyens et universitaires pour revisiter notre politique agricole à l’aune des nouveaux enjeux sociétaux et environnementaux, et des attentes de tous et de chacun.

Ainsi, le fruit de ce travail se retrouve dans une charte regroupant les grands principes partagés et dans un plan départemental pour une agriculture en transition qui a été approuvé à l’unanimité par l’assemblée départementale en décembre 2018.

Préserver les terres agricoles, favoriser l’accès à la terre, soutenir la consommation collective et individuelle biologique et locale, promouvoir une agriculture biologique et paysanne, faire du Val-de-Marne un territoire d’expérimentation agricole, sont quelques-uns des objectifs que vous pourrez y trouver.

Vous l’aurez compris, dans ce plan nous avons fait des choix politiques forts. Le choix de travailler à la préservation de l’environnement de l’eau, de l’air, de la terre. Le choix de participer à la structuration du marché du bio local avec par exemple notre adhésion en tant que sociétaire à la Coop Bio d’Île de France, qui permet d’associer produits de qualité et assurance d’une juste rémunération pour les producteurs. Le choix de rendre accessible à tous notamment au travers de la restauration collective, la consommation d’aliments biologiques.

En effet, plus que jamais écologie et justice sociale doivent constituer les deux piliers de la transition écologique. C’est ce que nous portons et souhaitons porter avec le plus grand nombre de citoyens.

Evidemment le département seul ne peut pas tout, mais je pense que nous marquons par notre volonté l’unique chemin pour demain.

Pour conclure, depuis le début de ces JSE, j’ai entendu parler de lobbys, du rôle de l’industrie agro-alimentaire, des syndicats agricoles, de différents modèles agricoles, de santé, d’éducation et du rôle des chercheurs.

Je me permets à mon tour quelques réflexions :

La loi Egalim inscrit l’obligation pour 2022 de 20% minimum de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective, ET EN MEME TEMPS, l’Etat supprime les aides au maintien des cultures biologiques avec des subventions identiques à celles de l’agriculture conventionnelle.

L’agriculture biologique croît chaque année de plus 65 000 hectares. Entre 2011 et 2016, le nombre de producteurs bio a augmenté de 40% et la surface des cultures biologiques a progressé de 30,5% en Île de France avec 73 nouvelles exploitations. Mais EN MEME TEMPS, l’Etat refuse une répartition des aides de la Politique Agricole Commune (PAC) qui assurerait un vrai soutien à l’agriculture biologique, ET EN MEME TEMPS il refuse d’interdire le glyphosate, ET EN MEME TEMPS, il a refusé la mise en œuvre obligatoire du Nutri-Score et l’interdiction de diffuser des publicités pour des aliments ultra-transformés.

Dans cette période de très grande tension, une chose est certaine : vous trouverez toujours le département du Val-de-Marne à vos côtés. Aux côtés des jeunes chercheurs pour promouvoir le savoir : c’est ce que nous défendons avec le Prix de l’université qui récompense chaque année les jeunes chercheurs les plus brillants. Aux côtés de la recherche publique : c’est ce que nous faisons chaque année en accordant une subvention de 200 000 euros aux laboratoires de l’UPEC, pour une recherche publique indépendante. Aux côtés de tous ceux qui se battent pour la transition écologique. »